Prix du plastique : quelles prévisions pour 2024 ?

8 janvier 2024 Dernière mise à jour : 05 janvier 2024
2023 fut une année particulière à bien des égards, y compris pour le marché européen des polymères. Elle peut, comme 2021 et 2022 avant elles, être qualifiée d’année « de la tempête parfaite », bien que les vents qu’elle a semés aient été différents des intempéries que les plasturgistes ont dû essuyer précédemment.
Tendances de prix du plastique en 2024

2023, année de la « tempête parfaite »

L’inflation a en effet continué d’accabler l’économie l’an passé, générant un contexte macroéconomique mondial peu propice au développement des activités, pétrochimie et plasturgie comprises. La faiblesse de la demande de matières plastiques, derrière laquelle se cachent les perturbations ressenties par les transformateurs, confirme l’entrée du marché européen dans un cercle vicieux. Ce dernier est bouclé par la multiplication des réductions de production de polymères vierges en Europe.

Le recul de l’offre européenne de polymères ne s’est en revanche pas traduit par des hausses de prix du plastique. Cela peut s’expliquer en partie par la morosité des secteurs situés en aval de la chaîne, mais aussi par l’afflux des importations en provenance de l’Asie. Si l’ensemble de ces facteurs a eu un impact indéniable sur les prix et les dispositions du marché européens de polymères vierges en 2023, le marché des matières plastiques recyclées en a aussi fait les frais. Autant de tendances qui vont, au moins en partie, influencer l’année 2024 des acheteurs de polymères.

Le point sur l’inflation en Europe

Les principaux facteurs derrière l'inflation dans la zone euro

Selon la Commission européenne (CE), le taux d’inflation annuel de la zone euro était de 2,4% en novembre 2023 (comparaison sur 12 mois glissants), contre 2,9% en octobre. Le graphique ci-dessus met en lumière l’énergie et le pétrole comme principaux facteurs inflationnistes en 2022. S’est ensuite opéré un effet de décalage, avec une augmentation progressive de l’inflation pour les aliments et les boissons non-alcoolisées et les produits industriels non-énergétiques (dont font partie les pièces plastiques et les produits qui les incorporent).

Si l’inflation tend à ralentir dans la zone euro depuis le printemps 2023, son essoufflement ne signifie pas pour autant que les prix ne continuent pas à augmenter, comme le montrent les estimations de la CE. Luis de Guindos, le Vice-Président de la Banque Centrale européenne (BCE), estime que ce phénomène a entraîné la stagnation de l’activité économique dans la zone euro au 1er semestre 2023 du fait du ralentissement de la demande, tant dans la zone euro qu’en-dehors de l’UE. Le resserrement des conditions de financements, orchestré par le BCE pour contenir l’inflation, a quant à lui contribué au tassement de la croissance de l’activité industrielle en Europe. Les services ne devraient pas être épargnés, bien que le ralentissement de leur activité puisse intervenir plus tard.

Faiblesse de la demande et baisse de prix du plastique

L’inflation en UE et dans la zone euro se traduit par de nombreux symptômes, parmi lesquels on retrouve la hausse des coûts de production pour l’ensemble de la filière des plastiques en Europe.

Evolution des coûts de production des matières plastiques en Europe en 2023 - Prix du plastique en 2023

Clé de lecture du graphique : le graphique ci-dessus propose des indices construits à partir de « bases 100 » différentes pour chaque entité géopolitique étudiée. Cela signifie que les prix de départ (« base 100 ») sont différents pour l’UE, la zone euro, la France, etc… On ne peut donc pas affirmer à partir de ce graphique que les prix dans une entité géopolitique en particulier sont plus élevés que pour une autre.

Du côté des producteurs européens de matières plastiques - soit les pétrochimistes, l’inflation des coûts de production s’est opérée dès 2021, car portée par l’envolée des cours du pétrole. Cette dernière a provoqué la hausse des cours du naphta et des principaux monomères employés par la pétrochimie (éthylène, propylène, styrène, paraxylène, benzène, butadiène, toluène…). Ce mouvement haussier a perduré au cours des trois premiers trimestres de 2022, cette fois-ci soutenu par l’explosion des coûts de l’énergie en Europe suscitée par le déclenchement du conflit russo-ukrainien. Si les coûts de production de la pétrochimie européenne tendent à reculer depuis la fin d’année 2022, force est de constater qu’ils demeurent bien plus élevés qu’ils ne l’étaient en 2019.

Evolution des prix à la production de machines pour la transformation des plastiques en 2023 - Hausse des coûts de production de la plasturgie

Clé de lecture du graphique : le graphique ci-dessus propose des indices construits à partir de « bases 100 » différentes pour chaque entité géopolitique étudiée. Cela signifie que les prix de départ (« base 100 ») sont différents pour l’UE, la zone euro, la France, etc… On ne peut donc pas affirmer à partir de ce graphique que les prix dans une entité géopolitique en particulier sont plus élevés que pour une autre.

La hausse des coûts de production n’a pas épargné les constructeurs de machines pour la transformation des plastiques et des caoutchoucs. Ce phénomène peut, d’une part, s’expliquer par l’augmentation des prix des métaux, mais aussi par les pénuries de semiconducteurs qui ont entraîné de fortes hausses de prix pour ces derniers.

Evolution des couts de production de pièces plastiques en Europe - Evolution du prix des pièces plastiques

Clé de lecture du graphique : le graphique ci-dessus propose des indices construits à partir de « bases 100 » différentes pour chaque entité géopolitique étudiée. Cela signifie que les prix de départ (« base 100 ») sont différents pour l’UE, la zone euro, la France, etc… On ne peut donc pas affirmer à partir de ce graphique que les prix dans une entité géopolitique sont plus élevés que pour une autre.

La plasturgie étant située plus en aval de la chaîne de valeur des plastiques en Europe, elle n’a pu échapper au ruissellement de ces hausses de coûts de production. Au-delà des augmentations de prix poussées par divers fournisseurs entre 2020 et 2022, les plasturgistes ont également dû absorber directement la hausse des coûts de l’énergie. Celle-ci s’est avérée très élevée pour les transformateurs dont les contrats ont été négociés courant 2022.

Graphique : Evolution du montant moyen des factures d’électricité des plasturgistes français entre 2021 et 2022, et poids des factures d’électricité dans leur CA.

Evolution du montant des factures d'électricité des plasturgistes français entre 2021 et 2022 / Evolution des coûts énergétiques pour la plasturgie française

Source : Enquête électricité de Polyvia, 2023 (202 répondants)

Cette escalade des coûts de production a, sans surprise, entraîné un ralentissement sensible de la demande de matières plastiques en Europe. Les niveaux de prix élevés des plastiques dans la région se sont avérés d’autant plus dissuasifs que les carnets de commande des plasturgistes se remplissent plus lentement qu’auparavant.

Evolution de l'activité des plasturgistes français au 1er semestre 2023
Evolution de l'activité des plasturgistes français au 2nd semestre 2023

Source : Enquête Conjoncture de Polyvia (167 répondants)

74% des dirigeants de sociétés adhérentes à Polyvia nous confiaient que l’évolution des carnets de commande était leur première source de préoccupation au 1er semestre 2023. 52% des dirigeants ayant participé à l’enquête Conjoncture de Polyvia désignaient l’évolution des carnets de commande comme l’un de leurs principaux sujets de préoccupation au 2nd semestre 2023.

La baisse des commandes observée en aval de la chaîne de valeur des polymères en Europe se traduit par le recul des ventes en volumes des pétrochimistes situés en amont de celle-ci.

Evolution des ventes en volumes des fabricants européens de plastique en 2023
Groupe / Entité Division Evolution des ventes en volumes au T3 2023 Evolution des ventes en volumes pour les 9 premiers mois de 2023
Covestro Performance Materials -2,4% -10,4%
Covestro Solutions & Specialties -3,7% -8%
Lanxess Groupe -14% -12,2%
Evonik Groupe -5% -9%
Repsol Petrochemicals -25,4% -24,6%
Solvay Groupe -15% -
TotalEnergies* Petrochemicals -9% -13%

*Pour TotalEnergies, il s’agit des volumes de production. Les volumes de ventes n’étaient en effet pas présentés.

Aujourd’hui, des arrêts de production de plastique. Demain, des arrêts ?

Cette forte réduction de la demande européenne de polymères a conduit les producteurs de plastiques basés dans la région à réduire considérablement la voilure. Les sites dont les volumes de production ont été réduits se sont faits de plus en plus nombreux au fil des mois.

Polyvia estime que près de 8% des capacités européennes de production de PEHD étaient indisponibles pour cause de réduction entre novembre 2022 et novembre 2023. Il en allait de même pour presque 7% des capacités européennes de production de PEBD. Un peu plus de 9% des capacités européennes de production de PP étaient également arrêtées sur ces douze mois glissants, toujours en raison de réductions.

Ces estimations sont encore plus inquiétantes pour les PET et les PVC, dont les capacités de production étaient respectivement réduites de près de 20% et de 16% en Europe au cours de la période étudiée. Ces données n’incluent par ailleurs pas les autres types d’arrêts de production, comme les Forces Majeures, les pannes ou encore les maintenances qui ont pu intervenir en cours d’année.

Cette réduction, parfois drastique, de l’offre n’a toutefois pas suffi à rééquilibrer le marché européen des polymères. Les pétrochimistes européens, confrontés à l’érosion de leurs marges, commencent donc à se poser la question de la viabilité de leurs activités en Europe. Les annonces en ce sens pleuvent depuis quelques mois.

LyondellBasell annonçait début décembre un projet d’étude de la rentabilité de ses sites de production européens (principalement PE et PP). Le groupe se laisse la possibilité de fermer définitivement les sites dont les marges sont les plus faibles, bien qu’aucune décision officielle n’ait encore été prise. LyondellBasell prépare aussi la fermeture définitive de l’une des deux unités de production de PP de son site italien de Brindisi.

Ineos a également fait part de son intention de « mettre en veilleuse » sa plus ancienne et plus petite unité de production de PTA (acide téréphtalique purifié, un précurseur du PET). Celle-ci est basée à Geel, en Belgique, et produit également du paraxylène, une autre substance essentielle à la production de PET.

Trinseo a, par ailleurs, officialisé l’arrêt à venir de ses unités de production de styrène et d’éthylbenzène à Terneuzen, aux Pays-Bas. Cette décision a été prise dans le cadre d’un plan de restructuration visant à remédier aux pertes économiques du groupe. Ce plan prévoit également la fermeture du site de production de plaques PMMA de Bronderslev, au Danemark, et de Rho, près de Milan.

Du côté des polyamides, c’est l’annonce de la fermeture du site allemand de Uentrop géré par Celanese qui a perturbé le marché. Celle-ci s’ajoute à l’arrêt définitif de la production de cyclohexane, une substance utilisée dans la fabrication du PA 6.6, par CEPSA (Compañia Española de Petróleos), à Huelva, en Espagne.

Importations : quand l’Asie vient inonder l’Europe

Confrontés au ralentissement de l’économie chinoise, les pétrochimistes asiatiques ont dû trouver des débouchés à l’export dans d’autres régions du monde. Il apparait que l’Europe constitue une destination de premier choix, du fait de ses niveaux de prix comparativement élevés pour les plastiques.

Des volumes de polymères vierges produits en Asie seraient ainsi venus inonder le marché européen en 2023, mais force est de constater que cette tendance avait déjà cours en 2022.

Les graphiques et données chiffrées présentées ci-dessous valent uniquement pour les polymères vierges.

Evolution des importations de PEBD et de PEBD-L depuis l'Asie en 2023, en tonnes
Evolution des importations de PEMD et de PEHD depuis l'Asie en 2023, en tonnes

Clé de lecture des graphiques : les polymères d'éthylène dont la densité est inférieure à 0,94 désignent les PEBD et les PEBD-L. Inversement, les polymères d'éthylène dont la densité est supérieure ou égale à 0,94 désignent les PEHD et les PEMD.

A titre comparatif, 12,96 millions de tonnes de PE (HD, MD, BD et BD-L) ont été transformées en Europe en 2022, selon les rapports Plastics – The Facts 2022 et 2023 de Plastics Europe.

Evolution des importations de PP depuis l'Asie en 2023

8,96 millions de tonnes de PP ont été transformées en Europe en 2022, selon les rapports Plastics – The Facts 2022 et 2023 de Plastics Europe.

Evolution des importations de PS depuis l'Asie en 2023, en tonnes

3,3 millions de tonnes de PS et de PS-E ont été transformée en Europe en 2022, selon les rapports Plastics – The Facts 2022 et 2023 de Plastics Europe.

Evolution des importations de PVC depuis l'Asie en 2023, en tonnes

6 millions de tonnes de PVC ont été transformées en Europe en 2022, selon les rapports Plastics – The Facts 2022 et 2023 de Plastics Europe. L’augmentation des volumes à l’import sur les 9 premiers mois de 2023 est très importante pour les PVC.

Evolution des importations de PET depuis l'Asie en 2023, en tonnes

2,8 millions de tonnes de PET ont été transformées en Europe en 2022, selon les rapports Plastics – The Facts 2022 et 2023 de Plastics Europe. Au regard des données d’Eurostat, il apparait que plus d’un sixième de ces volumes ont été importés depuis l’Asie. Cette proportion pourrait sensiblement augmenter en 2023, du fait du ralentissement de la demande de PET en Europe et de l’apparente progression des importations.

Cet afflux d’importations de polymères vierges en provenance de l’Asie n’a pas laissé la Commission européenne (CE) indifférente. A noter que les actions de la CE ont, au moins en partie, été initiées suite à des signalements effectués par des acteurs du marché européen.

C'est par exemple sur la base des résultats initiaux de son enquête sur les importations de PET produit en Chine que la Commission européenne a annoncé son projet de mise en place de droits de douane punitifs à l'encontre de ces dernières. La Direction générale du Commerce de l'UE estime en effet que le dumping sur les prix des PET dont la viscosité est de 78 ml/g était comprise entre 16 et 24% en 2022. La Commission a donc annoncé le 31/10/23 des droits de douane compris entre 6,6 et 24,2% en fonction des entreprises concernées. Cette mesure pourra entre en vigueur 4 semaines après la proposition initiale.

A noter que la CE a également adopté des mesures douanières punitives à l’encontre des importations de PVC produit en Egypte et aux Etats-Unis. Les importations asiatiques ne sont pour l’instant pas concernées.

L’impact de ces sanctions sur les importations de ces matériaux en Europe ne peut être mesuré pour l’instant. Il apparait par ailleurs qu’aucune mesure n’est pour le moment prévue pour contrer les importations de PE, de PP, de PS et de polymères techniques en provenance d’Asie ou d’ailleurs. Ce phénomène devrait donc perdurer en 2024 si les prix européens demeurent plus élevés que dans les autres régions du monde.

Si l’importation massive de polymères s’avère problématique pour les pétrochimistes européens, elle l’est d’autant plus pour la filière du recyclage des plastiques, et en particulier celle du PET recyclé.

Multiplication des risques pour la filière du recyclage des plastiques

A titre indicatif, les capacités européennes de production de PET vierge dépassent 5 millions de tonnes par an. Selon Plastics Recyclers Europe, les capacités de recyclage mécanique de PET de la région s’élèvent à 2,9 millions de tonnes annuelles.

Sur le front du recyclage des matières plastiques, l’année 2023 a été, si l’on en croit les agences de notation européennes, marquée par un recul important des prix des déchets plastiques en Europe. Les prix des polymères vierges ont eux aussi décliné. Ces deux tendances ont exercé une pression certaine sur les prix des matières plastiques recyclées, et notamment sur ceux du PET recyclé, qui ont, semble-t’il, baissé plus rapidement que les prix de leurs équivalents vierges.

Les recycleurs européens de matières plastiques ont toutefois dû conjuguer avec la forte hausse de leurs coûts de production liés à l’électricité. L’enquête menée sur le sujet par Polyvia en cours d’année révèle que le montant moyen des factures d’électricité des recycleurs français de matières plastiques a progressé de 84,7% entre 2021 et 2022. Le déclin continu des prix des plastiques recyclés au cours de l’année 2023 ne leur a donc pas permis de préserver leurs marges. A noter par ailleurs que les recycleurs ayant signé des contrats de fourniture d’électricité pendant la crise de l’énergie n’ont probablement pas pu bénéficier de baisses de prix importantes courant 2023…

Le maintien des prix – et donc des marges – s’est en effet avéré impossible pour les recycleurs européens. Les prix des plastiques recyclés ont également été tirés vers le bas par les afflux de matériaux à l’import. Les importations massives de PET vierge en provenance de l’Asie ont par exemple largement contribué au déclin des prix des PET vierges et recyclés en Europe tout au long de l’année.

La fragilité de la filière du recyclage des plastiques qui en découle a vraisemblablement conduit à une accélération de la tendance au rachat de recycleurs de déchets plastiques par des pétrochimistes en Europe. Ces derniers sont en effet nombreux à s’être engagés à augmenter la part des matériaux recyclés dans leurs volumes de production. Si plusieurs pétrochimistes se sont engagés dans des projets de recyclage chimique à cette fin, ils ne rechignent pas pour autant à accroître leurs capacités de recyclage mécanique au moyen d’opérations de croissance externe.

Suivi des acquisitions de recycleurs de plastique par des pétrochimistes / les recycleurs de plastique se font racheter
Suivi des acquisitions de recycleurs de plastique par des pétrochimistes / les recycleurs de plastique se font racheter
Suivi des acquisitions de recycleurs de plastique par des pétrochimistes / les recycleurs de plastique se font racheter

Le contexte économique défavorable dans lequel évolue depuis plusieurs mois la filière européenne du recyclage des matières plastiques ne débouche toutefois pas que sur des acquisitions. Le risque de voir disparaître définitivement certaines unités de production est de plus en prégnant, comme en témoigne la fermeture courant 2023 du site de recyclage de PET de Veolia à Rostock, en Allemagne. Le site en question était capable de traiter un peu plus de 30 000 tonnes de bouteilles en PET par an. Veolia a justifié sa décision par le fait que l’activité du site en question n’était plus viable économiquement.

L’association Plastics Recycleurs Europe révélait par ailleurs dans un récent communiqué que la production européenne de PET recyclé a reculé de 10% entre les 2nd et 3ème trimestres 2023, alors que les importations de PET vierge ont progressé de 20% au cours de la même période. Cette situation intenable menace donc clairement la survie de la filière du recyclage des plastiques à moyen-terme. La multiplication des fermetures de sites de recyclage en Europe constituera une véritable catastrophe pour la plasturgie locale, puisque celle-ci sera bientôt amenée à intégrer une part plus importante de matières plastiques recyclées dans les emballages (révision du Règlement sur les emballages et déchets d’emballages de l’UE), les pièces automobiles (révision de la Directive sur les véhicules hors d’usage de l’UE) et les matériels pour le bâtiment (Règlement sur les Produits de Construction de l’UE) qu’elle fabrique.

Quelles tendances de prix du plastique en 2024 ?

Le contexte économique très particulier dans lequel a évolué la chaîne de valeur européenne des plastiques en 2023 influencera à coup sûr les prix du plastique en Europe au cours du premier semestre 2024, et peut-être même après.

Ces tendances résultent, au moins en partie, du tassement de l’économie chinoise, qui s’avère être la locomotive de la pétrochimie mondiale. Son évolution influence donc largement les prix du plastique à l’échelle globale, et c’est d’ailleurs parce qu’elle a sensiblement ralenti au cours des années passées que les prix européens des polymères ont été tirés vers le bas par l’import en 2023. Un éventuel redémarrage de la croissance et de la demande chinoises pourrait donc avoir un impact considérable sur les prix en Europe en 2024, alors que le maintien des difficultés actuelles pousserait vers des prix stables, voire baissiers, au cours de l’année à venir.x

Des indicateurs économiques mitigés pour la Chine

Evolution des coûts de production et des prix à la consommation en Chine en 2023

CPI : Consumer Price Index – indice des prix à la consommation en Chine

PPI : Production Price Index – indice des prix à la production en Chine

Les prix à la consommation (CPI) en Chine ont sensiblement chuté en novembre 2023, et il s’agit d’ailleurs de la plus forte baisse de cet indice observée depuis trois ans. Les prix à la production tendent eux aussi à baisser (PPI). Le CPI a par ailleurs reculé de 3% entre 2022 et 2023 (comparaison 12 mois glissants entre novembre 2022 et novembre 2023).

Le recul de ces deux indices cache une pression déflationniste croissante, portée par la faiblesse de la demande domestique. Plusieurs économistes chinois ont sonné l’alarme, puisqu’ils estiment que ces indicateurs font peser le doute sur l’éventualité d’une reprise économique. Selon eux, l’Etat doit adopter des mesures pour faire basculer l’économie chinoise vers l’inflation.

L’économie chinoise fait face à plusieurs problématiques d’envergure : le surendettement de certaines autorités locales d’une part, l’éclatement de sa bulle immobilière d’autre part et le ralentissement de l’économie mondiale comme cerise sur le gâteau. Il devient donc essentiel pour elle de redresser sa consommation intérieure.

Le sursaut des exportations chinoises en novembre 2023 pourrait être la conséquence de la baisse des prix à la production. C’est peut-être le signe que la demande en provenance de l’étranger est de retour, mais rien n’est encore certain. A noter que les exportations chinoises ont baissé de 6,4% entre novembre 2022 et novembre 2023.

Evolution des exportations chinoises en 2023

Incidents de la mer Rouge : panique logistique ! (Complément d'info du 31/01/24)

Les attaques menées par les rebelles houthis à l'encontre de porte-conteneurs et de navires miltaires dans la mer Rouge entre décembre 2023 et janvier 2024 ne faisaient malheureusement pas partie de nos prévisions pour l'année à venir ! Nous avions cependant tenu compte d'éventuelles perturbations des importations dans nos scenarii prédictifs des tendances de prix du plastique en 2024. 

Leur impact sur les importations de polymères depuis l'Asie a été confirmé au cours des dernières semaines. L'explosion des coûts du fret maritime qui en découle entraîne une réduction des volumes de polyéthylène, de polypropylène, d'ABS, de polycarbonate et d'autres matériaux en provenance de l'Asie. A noter que les prix de ces plastiques tendent à augmenter en conséquence (pour les lots asiatiques dans un premier temps), rendant les importations moins compétitives.

C'est donc le second scenario qu'il faut privilégier lors de votre lecture de cette article, avec a priori des chances de voir les prix du plastique augmenter doucement en Europe au cours des mois à venir. La faiblesse de la demande européenne devrait toutefois contenir ce mouvement haussier, au moins en première partie d'année.

A noter que les Forces Majeures se multiplient ces derniers jours sur les commodités. Pour l'instant, ce sont surtout les PE et les PP qui sont concernés, mais un producteur asiatique de PVC a déclaré une Force Majeure à l'export... à cause des perturbations logistiques engendrées par les incidents survenus dans la mer Rouge ! D'autres annonces de ce type pourraient d'ailleurs être communiquées au cours des jours à venir.

Il apparait en revanche que la hausse des exportations ne compense pas la baisse de la demande locale d’une part, mais qu’elle ne suffit pas d’autre part à compenser les problématiques rencontrées à l’export sur l’année, en particulier en Europe et en Amérique du Nord, si l’on en croit les dernières enquêtes d’opinion menées auprès des industriels chinois. D’après Dan Wang, le Chief Economist de la Hang Seng Bank, les usines recrutent et produisent de moins en moins.

Prévisions de prix pour les PE en 2024

Il apparait que les producteurs européens de PE vont chercher, a minima, à maintenir leurs prix en 2024. Il est par ailleurs possible que les producteurs réduisent un peu plus leurs volumes de production l’année prochaine, afin de limiter leurs stocks – et donc leurs coûts - dans l’éventualité où la demande demeurerait faible.

Deux scenarii se détachent donc. Le premier repose sur le fait que les réductions de production ne vont pas augmenter en Europe pour les PE. Dans ce cas particulier, l’évolution des prix des polyéthylènes courant 2024 devrait majoritairement suivre celle des cours de l’éthylène en Europe. Le maintien des importations devrait pour sa part limiter les mouvements haussiers.

Dans le cas où les réductions de production se multipliaient, les tendances de prix des PE en Europe dépendraient alors beaucoup plus étroitement des importations, et donc du contexte économique chinois.

Plusieurs évolutions du marché européen du PE seront donc à surveiller en cours d’année, dont :

  • La variation du spread entre le cours des monomères (principalement l’éthylène) et les prix des polymères. Plus celui-ci se réduit, plus le risque de voir les réductions de production se multiplier est important.
  • L’ampleur du mouvement depuis les achats contrats vers les achats spot au niveau européen. Les prix contrat étant généralement plus élevés, de nombreux plasturgistes souhaitent se désolidariser de ces derniers pour profiter des prix attractifs pratiqués sur les marchés spot. Une baisse importante de la part des contrats dans le mix des commandes reçues par les producteurs européens de PE signifie que ces derniers seront engagés à produire moins de volumes sur l’année. Le risque de rupture sera donc plus prégnant en cas de réductions de production.
  • Une éventuelle reprise de la demande chinoise de polymères pourrait considérablement réduire les importations de PE produit en Asie, et donc amenuiser sensiblement l’offre de ces plastiques en Europe en cours d’année.

Prévisions de prix pour les PP en 2024

Comme pour les PE, les réductions de production sont également importantes pour les PP en Europe. Les deux scenarii évoqués précédemment font donc foi pour ces matériaux. La situation du marché européen du PP est néanmoins un peu différente, car portée par d’autres secteurs industriels, notamment l’automobile et le bâtiment.

L’IFPEN estime pour sa part que le marché automobile mondial est en train de redémarrer, y compris en Europe. Une affirmation qui n’est a priori pas nécessairement partagée par l’ACEA, qui mise sur une croissance faible (+2,5%) du marché automobile européen en 2024, d’ailleurs largement soutenue par le segment électrique. La banque ING se montre quant à elle moins optimiste pour la filière européenne du bâtiment, pour laquelle elle prédit une nouvelle année difficile avec un déclin de 1% pour la croissance du segment de la construction en 2024.

Si le nombre de sites de production de PP dont la production a été réduite ne progresse pas au cours des mois à venir, les producteurs pourraient vraisemblablement adopter une stratégie de préservation du spread entre le propylène et les PP. L’évolution des prix de ce plastique dépendront donc de celle du cours du monomère.

Dans le cas où les réductions de production se multipliaient, c’est la situation à l’import qui permettra, ou non, de limiter les hausses de prix. La situation économique chinoise doit donc être surveillée, ainsi que les facteurs suivants :

  • L’évolution du spread entre le propylène et les prix du PP. Si celui-ci se réduit, les réductions de production risquent de se faire plus nombreuses.
  • L’ampleur du mouvement des achats contrats vers les achats spot, comme pour les PE (cf. explications plus haut).
  • L’éventuelle reprise du secteur automobile en Europe, dont un regain de la demande pourrait contribuer à tirer les prix vers le haut.

Prévisions de prix pour les PS en 2024

Dans le cas particulier des PS-E, la mauvaise passe traversée par la filière européenne de la construction va comprimer la demande en 2024, et donc potentiellement empêcher les prix de ces matériaux de renouer avec des hausses. Du côté du marché de l’emballage, l’inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages pourrait peser sur la demande, et le mouvement de plastic bashing accélérer une transition vers d’autres matières premières.

Prévoir l’évolution du cours du styrène est un exercice délicat, les prix du monomère étant particulièrement volatils en Europe. Des mouvements haussiers et violents pourraient apparaître en cours d’année si l’OPEP+ annonce de nouvelles coupes de production de pétrole, ou si les cours du gaz et de l’électricité augmentaient brusquement.

Les prix du PS devraient en principe réagir plus ou moins fortement aux évolutions baissières et haussières du cours du styrène en 2024. Si ce dernier venait à baisser, le montant des réductions accordées sur les prix des PS dépendra étroitement de l’état de la demande. Si celle-ci est importante, les baisses de prix seront limitées. Si la demande s’avère au contraire faible, les producteurs seront contraints de réduire plus fortement leurs prix. Dans le cas des mouvements haussiers du cours du styrène, il est probable que les producteurs de PS cherchent à reporter la totalité des augmentations des coûts liées au monomère sur les prix de leurs matériaux. C’est alors l’état de la demande qui leur donnera raison, ou non.

  • Ici aussi, le spread entre le cours du styrène et les prix des PS est à surveiller. Plus celui-ci est réduit, plus des réductions de production sont probables, ce qui pourrait s’avérer problématique en cas de redémarrage de la demande pour ce matériau. A noter que les réductions de production de PS sont pour l’instant peu nombreuses en Europe, et que les perspectives sont plutôt baissières pour la demande au premier semestre 2024.
  • Ce marché n’est pas aussi soumis que les autres à l’afflux des importations que les autres marchés des polymères.

Prévisions de prix pour les PVC en 2024

Comme indiqué dans les prévisions pour le PP, le soleil n’est pas au beau fixe pour la filière européenne du bâtiment, et la demande du secteur ne devrait pas redécoller en 2024. Les niveaux de prix européens du PVC demeurent élevés par rapport à ceux pratiqués avant la pandémie. Ce marché est donc un terreau propice aux importations, y compris en provenance de l’Asie.

De nombreux producteurs européens de PVC ont considérablement réduit la voilure au cours des derniers mois. Si ce statu quo est préservé, les prix du PVC en Europe devraient plus ou moins suivre les évolutions du cours de l’éthylène en début d’année, qui devrait rester stable ou s’orienter légèrement à la baisse du fait du ralentissement de la demande en provenance de la pétrochimie. Les réductions de prix qui pourraient être accordées pour ce plastique seront toutefois moins importantes que les montants des éventuelles baisses du cours de l’éthylène. Les potentielles hausses des coûts du monomère devraient en revanche être entièrement reportées sur les prix du PVC.

Une multiplication des réductions de production au cours de l’année – et particulièrement au premier trimestre – pourrait déséquilibrer le marché, mais la faiblesse escomptée de la demande devrait empêcher de fortes hausses de prix. Ce sont sans doute les importations qui enterreront définitivement – ou non- toutes velléités de hausses de prix de la part des producteurs européens de PVC. Reste à savoir si la CE sanctionnera aussi les importations de PVC en provenance de l’Asie.

Prévisions de prix pour les PET en 2024

Les prix européens du PET vierge ont beaucoup baissé en 2023 en raison de la faiblesse de la demande. La rentabilité des activités de production de ce polymère en Europe est donc remise en question, tant pour le PET vierge que pour le PET recyclé. Les producteurs européens de PET ont déjà considérablement réduit leurs volumes de production, et il serait désormais question d’arrêter définitivement certaines unités, dont celles de JBF en Belgique.

Si la situation ne s’aggrave pas du côté de la production, et dans la mesure où le coût de la vie devrait limiter la progression de la demande des ménages en Europe, les prix du PET vierge devraient rester stables, ou bien suivre un mouvement légèrement baissier à court-terme. Le spread entre le paraxylène et le PET est cependant réduit, et les producteurs européens n’ont plus vraiment de marge de manœuvre pour faire baisser les prix. A plus long-terme, l’enjeu est de savoir si l’organe productif européen se maintiendra, au risque d’entraîner un déséquilibre structurel entre l’offre et la demande de PET – et donc des niveaux de prix élevés de façon durable.

Si les réductions de production venaient au contraire à se multiplier, l’évolution des prix dépendrait principalement de l’impact des mesures douanières récemment adoptées par la CE et de l’éventuelle reprise de la demande de PET en Chine. Les prix du plastique augmenteraient à coup sûr si les importations se tarissaient.

Prévisions de prix pour les ABS en 2024

Les producteurs européens d’ABS ne parviennent plus à maintenir leurs prix depuis plusieurs mois, du fait du recul régulier des cours des monomères utilisés dans la fabrication du matériau. L’état de la demande ne leur permet pas non plus de reporter les éventuelles hausses des coûts liés aux matières premières sur les prix de l’ABS.

Le marché européen de ce matériau n’est en revanche pas propice aux réductions de production, ou en tout cas pas pour le moment. Si les volumes de production ne sont pas revus à la baisse début 2024, le statu quo sur les prix de l’ABS devrait être maintenu encore plusieurs mois par les importations en provenance de l’Asie.

Si les producteurs européens décidaient de réduire leur production, l’impact de cette manœuvre ne serait pas nécessairement immédiat. De nouvelles fenêtres à l’import pourraient même s’ouvrir, et ainsi encourager la stabilité ou la baisse des prix de l’ABS en Europe. Un redémarrage de l’économie chinoise pourrait cependant causer des dégâts en cours d’année et ouvrir la voie à des hausses de prix.

Prévisions de prix pour les polyamides (PA) en 2024

Il semblerait que les fournisseurs européens de PA aient encore beaucoup de stocks sur les bras, mais une partie de ceux-ci a été produite au moment où les coûts de production de la pétrochimie étaient très élevés.

Dans la mesure où la demande européenne de ce polymère ne devrait pas connaître de franc redémarrage sur la première partie de 2024 et dans le cas où les producteurs ne prévoient pas de réduire plus avant leurs volumes de production, il faut partir du principe que les fournisseurs vont tenter de maintenir leurs prix pour les PA, ceux-ci ayant a priori atteint un plancher fin 2023, et ce malgré les éventuelles baisses de prix des précurseurs.

Une multiplication des réductions de production ne devrait pas poser de problème tant que la demande européenne de PA ne redémarre pas. Un rebondissement du secteur automobile donnerait en revanche l’opportunités aux producteurs d’écouler leurs stocks prioritaires, c’est-à-dire ceux dont les coûts de production étaient élevés.

Prévisions de prix pour les polycarbonates (PC) en 2024

Les importations en provenance de Corée du Sud et les variations baissières du cours du benzène ont tiré les prix du polycarbonate vers le bas en fin d’année 2023.

Si les producteurs décident de ne pas réduire significativement leur production, cette tendance à la baisse des prix du PC devrait se maintenir tant que les importations auront cours. Si celles-ci étaient interrompues, les montants de baisses de prix devraient être moindres, mais ce changement ne devrait pas systématiquement provoquer de hausses de prix.

Une multiplication des réductions de production devrait pour sa part entraîner une baisse plus marquée des cours européens du benzène. L’impact de ce phénomène, et sa traduction en potentielles baisses de prix du PC, dépendront avant tout du maintien des importations. Une interruption de ces dernières pourrait, dans le cas de la reprise du secteur automobile en Europe, entraîner un déséquilibre entre l’offre et la demande qui pourrait conduire à des hausses de prix.

Prévisions de prix pour les polyuréthanes (PU) en 2024

La situation était diffuse fin 2023 pour les polyuréthanes en Europe. Les rares augmentations du cours du benzène se sont en effet soldées par le maintien des prix du PU, plutôt qu’à des augmentations. Au global, la tendance des prix de ces matériaux était plutôt baissière.

Dans le cas de figure où les producteurs européens de PU ne réduisent pas plus leurs volumes de production en 2024, on devrait assister au maintien des baisses de prix, avec des stabilisations momentanées (ou de légères hausses) en cas de rebond du cours du benzène.

Si au contraire les réductions de production étaient amplifiées, la situation pourrait rapidement s’avérer problématique. On a en effet assisté au déclin progressif des importations de PU au cours des derniers mois de 2023. Pour ce scenario, les hausses de prix du PU en Europe pourraient être plus importantes si le cours du benzène augmentait.

 Prévisions de prix pour plastiques recyclés en 2024

Les prix des plastiques recyclés tendent à baisser en Europe depuis près d’un an et demi, et ce pour les matériaux de commodité (rPE, rPP, rPET…) comme pour les polymères techniques (rPA, rABS…). Ce mouvement baissier a néanmoins ralenti sur la fin d’année 2023 pour les commodités, alors qu’il avançait toujours bon train pour les polymères techniques recyclés.  

Il apparait que le niveau de la demande européenne de matières plastiques recyclées ne permettra pas aux prix de remonter fortement avant plusieurs mois. Les recycleurs ne sont en revanche plus en mesure d’accepter de nouvelles baisses de prix. Un mouvement haussier des prix pourrait bien s’avérer salvateur pour le marché des plastiques recyclés en Europe !

Il faut donc se préparer à une certaine stabilité des prix pour les PE, PP et PET recyclés, au moins en début d’année 2024. Les prix des PA, PC et ABS recyclés pourraient quant à eux continuer à baisser au cours du premier trimestre. Si les prix des rPE, rPP et rPET ne se stabilisent pas, les arrêts de production devraient se multiplier. Cela serait inévitablement synonyme de pénuries, et donc de hausses de prix, si la demande venait à redémarrer. Il apparait d’autre part que les prix des plastiques techniques recyclés devraient se stabiliser en cours d’année, en amont du second semestre.

L’année à venir fera donc office de charnière pour cette filière, qui joue désormais son avenir. Le destin de l’industrie du recyclage des plastiques est étroitement lié à celui des plasturgistes européens, puisque les échéances fixées par les évolutions réglementaires européennes quant à l’incorporation de matières plastiques recyclées se rapprochent. La disparition de certaines entreprises du secteur, conjuguée au phénomène de concentration détaillé plus haut dans cet article, risque de causer bien des difficultés aux transformateurs à l’avenir.

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