Atelier
7 novembre 2024 - 08H Alençon au sein de l’ISPA (Campus de Damigny - Pole Universitaire Montfoulon, 61250 Alençon)
Atelier
Les prix des grades PS de commodité ont sensiblement chuté en septembre, après avoir augmenté d’environ 20 euros/tonne en août 2021. On s’attendait pourtant à une stabilisation des prix, mais la baisse du cours du styrène, supérieure à 200 euros/tonne, a été plus abrupte qu’anticipé.
Les fournisseurs de GPPS ont reporté en partie la chute du cours du styrène sur leurs prix. On a ainsi pu observer des baisses comprises entre 50 et 80 euros/tonne pour ces grades, dont les prix avaient déjà bien chuté en juillet dernier. Ces derniers n’en demeuraient pas moins à un niveau élevé, avec des offres toujours supérieures à 2000 euros/tonne chez certains fournisseurs.
Les PS choc ont également vu leurs prix baisser suite à la chute du cours du styrène. Les fournisseurs ont là aussi consenti à reporter la variation du coût du monomère sur leurs offres. Les prix des PS choc ont ainsi pu baisser de 70 euros/tonne en moyenne, sans pour autant passer en-dessous de la barre des 2000 euros/tonne.
On constate par ailleurs que l’écart se creuse un peu plus entre les prix des grades GPPS et ceux des PS choc. Celui-ci s’élève d’ordinaire à 100 euros/tonne, alors qu’il s’approchait de 120 euros/tonne fin septembre. Le fait est que le prix des grades PS choc baisse moins rapidement que celui des grades GPPS. Cela s’explique par l’explosion des cours mondiaux du butadiène, qui ont atteint des niveaux historiques dans plusieurs régions du monde. Ce phénomène exerce une certaine pression sur le prix du PS choc, et limite potentiellement les baisses rendues possibles par la variation du cours du styrène. L’influence du cours du butadiène sur le marché du PS choc pourrait toutefois s’atténuer au cours des semaines à venir. Il s’est en effet effondré à partir de la deuxième moitié de septembre.
La situation de l’offre européenne de GPPS s’est largement améliorée au cours des dernières semaines, et ce même si l’on tient compte de la Force Majeure récemment déclarée en Italie. Il faut également tenir compte de la diminution de la demande pour ces matériaux. La Directive européenne sur les plastiques et emballages à usage unique impacte véritablement le marché. Plusieurs industriels et grandes marques ont fait le choix de matériaux de substitution et limitent donc leur consommation de PS.
Tous les marchés du PS ne bénéficient cependant pas de cette accalmie. La demande de PS-E est quant à elle plutôt bonne, et de nombreux fournisseurs se sont contentés d’accorder des rollovers en septembre. Le mois dernier ne s’est pas traduit par des baisses de prix à l’échelle européenne pour ces grades.
La demande de PS-E est avant tout portée par la bonne santé du BTP. Elle est cependant confrontée à des volumes d’importation insuffisants ainsi qu’à des problèmes de production en Belgique et en Pologne.
L’offre européenne de GPPS et de PS choc étant plutôt stable, il est probable que les prix de ces matériaux suivent la courbe du monomère. Les baisses ou les hausses de prix annoncées par les fournisseurs seront plus ou moins importantes en fonction de la demande. L’impact de la saison des fêtes, qui approche, sur cette dernière n’est pas encore clair. Il semble enfin que la situation du marché du PS-E ne va pas s’améliorer au cours des semaines à venir.
Le cours du styrène a augmenté de 23 euros/tonne au début du mois d’octobre. Si l’on est bien loin du pic atteint en mai 2021, le coût du monomère demeure élevé : environ 1300 euros/tonne.
Des signaux en provenance des marchés spot pointent vers des augmentations de prix. Des hausses de 65 euros/tonne FD auraient ainsi été proposées en Europe de l’Ouest pour les GPPS. On parle d’augmentations de 45 euros/tonne pour les PS choc. Ces dernières ont pu être limitées par la chute du cours du butadiène évoquée plus haut.
Les prix contrats n’ont pas encore été strictement établis, mais ils demeuraient a priori inchangés tout début octobre. La tendance haussière des marchés spot laisse cependant entendre que les prix contrats pourraient rapidement suivre une trajectoire similaire.
La volatilité des prix du gaz naturel et la hausse du cours du brut appliquent une forte pression à la hausse sur les marchés des polymères, et le polystyrène ne saurait y échapper.
Derrière l’envolée des prix du gaz se cachent plusieurs phénomènes. La Chine a par exemple interdit les importations de charbon en provenant d’Australie, jusqu’ici son fournisseur le plus important, ce qui a provoqué une hausse du cours du gaz naturel en Asie. Aux Etats-Unis, c’est l’ouragan Ida qui a entraîné la fermeture de plusieurs sites pétroliers dans le Golfe du Mexique, et a contribué à l’envolée du cours du gaz naturel dans la région.
Comme bien d’autres monomères, le styrène est produit à partir de dérivés du pétrole et du gaz naturel, et les coûts de ces derniers influencent son prix. A ces coûts variables vient également s’ajouter celui de l’électricité, qui a fortement augmenté cette année.
Tous les indicateurs pointent vers une hausse continue des coûts énergétiques jusqu’à la fin de l’année, voire jusqu’en 2022. Il faut également anticiper l’augmentation saisonnière de la demande pour les emballages plastiques, en particulier pour le secteur agroalimentaire, avec l’approche des fêtes de fin d’année. La pandémie continue par ailleurs à soutenir la demande d’emballages médicaux et pharmaceutiques, dont un grand nombre sont fabriqués en PS.
Il faut donc s’attendre à une certaine fébrilité du marché du PS cet automne, avec vraisemblablement des poussées à la hausse plus ou moins fortes des monomères. Pour les GPPS, les prévisions de prix se feront à partir des variations du cours du styrène et de l’évolution de la demande. Pour les PS choc, il conviendra de surveiller de surcroit le cours du butadiène. En revanche, il y a peu de chance de voir les prix baisser sur le marché du PS-E.
Ineos Styrolution a déjà annoncé des hausses de prix pour ses matériaux. Les prix des grades PS augmenteront de 50€/t dès le 1er octobre 2021 ou bien dès que les contrats le permettront, sachant que les PS choc seront vendus 120€/t plus cher que les grades GP. Les prix des grades ABS Terluran augmenteront quant à eux de 20€/t. Trinseo a également annoncé des augmentations de prix. Trinseo annonce des hausses de prix avec effet immédiat. Les prix des grades PS GP Styron et des grades PS choc Styron, Styron A-Tech, Styron C-Tech et Styron X-Tech augmenteront de 55€/t. Ceux des grades ABS Magnum enregistreront une hausse de 60€/t, et ceux des grades SAN Tyril augmenteront de 45€/t. Les hausses n'épargnent pas non plus les SBS. Kuraray annonce une hausse de 350€/tonne pour ses grades SBS Septon et TU-Polymer. Le producteur se justifie par la hausse des coûts logistiques et des matières premières.