Pouvez-vous nous parler un peu de vous et de votre parcours professionnel ?
En 1986, j’ai démarré comme ingénieur méthodes dans un grand groupe familial à l’époque sur Strasbourg dans les disjoncteurs (BACO). Puis je suis parti en Allemagne pour intégrer un grand groupe plasturgique (WILDEN KG) près de la frontière tchèque pour m’occuper des clients français en tant que chef de projet. Fort de ces premières expériences, j’ai intégré un sous-traitant automobile de première monte (TRW Carr France) en tant que Responsable Industrialisation. Après quelques années j’ai pris la responsabilité de la production pour finir en tant que Directeur d’usine. De 2000 à 2011 j’ai quitté le monde de la plasturgie pour me frotter à la métallurgie (Steelcase) en tant que Directeur d’usine avant de reprendre mes fonctions actuelles de Directeur Général chez SANNER France. Cela fait maintenant 34 ans que j’exerce et je suis toujours autant passionné par ce métier.
Qu’est-ce-qui vous a conduit vers la filière plasturgie et composites ?
On pourrait presque dire que je suis tombé dedans étant petit. Mon père était cadre dans une entreprise de plasturgie, Sotralentz dans les années 80. Une première visite à l’usine de Drulingen m’a tout de suite séduit. L’odeur, les machines, la technologie, la passion des salariés pour leur métier m’ont orienté vers cette voie. Après un BTS Transformation des Matières Plastiques, j’ai intégré le CNAM pour faire un diplôme d’ingénieur en Plasturgie en temps plein.
Quelles sont les spécificités de votre métier / activité de votre entreprise qui vous enthousiasment le plus au quotidien ?
La plasturgie touche à plusieurs métiers, matières et équipements. Les matières premières disposent de caractéristiques très diverses qui permettent de trouver une solution à la plupart des problèmes posés. Les moules mono-empreintes ou multiempreintes, avec bloc chaud ou avec carotte, avec ou sans tiroir, avec plaque de dévêtissement, en multi matière, etc… demandent de grandes connaissances techniques et des ajustements très fins qui en font un métier riche, complexe et d’un très grand intérêt. Les machines ont énormément évolué en technologie. Pour ma part, l’injection est mon métier préféré. Les autres technologies comme l’extrusion, le thermoformage, le soufflage ou le rotomoulage sont moins répandues et tout aussi intéressantes. Il reste tous les métiers connexes à la plasturgie comme le montage, l’assemblage ou la décoration qui complètent ce beau métier. Chez Sanner France nous imprimons des tubes destinés à l’industrie pharmaceutique. La technologie utilisée est l’offset à sec. L’imprimerie est un métier à part et très complémentaire pour notre type de pièces.
Quelle est votre ambition pour notre filière et quelle est la prochaine étape professionnelle pour vous ?
Je reste en permanence en contact avec notre industrie au travers de réunion organisées par Allizé-Plasturgie et par des journaux ou revues professionnelles. La veille technologique est également un point à ne pas négliger. Je n’ai malheureusement pas assez de temps pour m’impliquer plus à l’extérieur de l’entreprise, nous avons un programme déjà conséquent en interne pour continuer à moderniser nos équipements, à développer notre qualité, à stimuler l’amélioration continue, à former nos collaborateurs, etc… Il me reste plusieurs années à travailler et je compte bien consacrer une grande part de mon énergie à ce que notre entreprise grandisse et tienne sa place sur le marché.
Fier d’être plasturgiste, qu’est-ce-que cela évoque pour vous ?
Aujourd’hui il y a des discussions qui me gênent énormément. Notamment l’accusation récurrente du plastique de polluer la planète. Il n’y a pollution que parce qu’il y a des hommes et des femmes qui ne respectent pas la nature en rejetant les produits. C’est vrai pour les plastiques qui se voient, c’est malheureusement aussi vrai pour beaucoup de produits qu’on ne voit pas et qui sont tellement plus polluants (produits chimiques, nanoparticules, détergents, …) Ces produits ne sont pas destinés à finir leur vie dans l’environnement, mais bien à être retraités. D’ailleurs le retraitement du plastique laisse une empreinte environnementale bien moins importante que le métal, les alliages ou au pire le verre. Quand je pense qu’on veut retourner à la bouteille de verre pour le lait à la place de la bouteille en plastique, c’est une vraie hérésie. Espérons simplement qu’il n’est pas trop tard pour bien faire les choses. Oui je suis fier d’être plasturgiste, oui je crois en l’avenir du plastique. Le plastique fait appel à tous nos sens, dispose de qualités incroyables et restera incontournable. C’est un métier tellement complet qu’on ne peut que s’y plaire.