Pouvez-vous nous présenter GDP ?
A ses débuts, dans les années 80, l’entreprise s’est spécialisée dans la fabrication de cuves pour le vin et le Cognac. En 1983, pour mieux se démarquer et dans un souci de performance, la société a adopté le procédé de la pultrusion optimisé pour la fabrication des profilés en composites. Au fil des années, GDP a poursuivi sa croissance et s’est ouverte à de nouveaux secteurs tels que l’industrie énergétique, les transports, le BTP, le mobilier urbain, le marché du traitement d’eau, l’aérospatiale, la défense.
À noter en 2005, une évolution au niveau européen pour GDP avec la création d’une filiale en République tchèque. C’est en 2008, qu’avec un collaborateur, nous avons fait le choix de reprendre l’entreprise et d’en poursuivre le développement. Grâce à une meilleure connaissance des matériaux, un travail continu dans le domaine de la R&D et le savoir-faire d’une technologie confidentielle, nous avons pu gagner de nouveaux marchés. L’enjeu de cette dernière décennie était de se positionner en avant-garde afin de dépasser les limites du procédé en termes de caractéristiques dimensionnelles, électriques mécaniques et de résistance chimique. Un challenge impliquant le maintien des compétences en interne pour permettre la répétabilité du process en adéquation avec les besoins de nos clients. À titre d’exemple, pour les jeux olympiques, notre expertise nous a permis de réaliser des barres parallèles et asymétriques avec de la matière végétale. Des opérations initialement réalisées par notre client en amont, ont été intégrées dans le flux de production en vue d’améliorer la répétabilité de la performance et d’optimiser le coût global.
Comment vous-différenciez-vous ?
Nous avons la capacité de proposer des solutions sur mesure dans une vingtaine de secteurs d’intérêt général. Un savoir-faire qui offre à la France une certaine autonomie pour des secteurs stratégiques comme l’énergie, l’aérospatiale, l’eau potable, le secteur hospitalier, la chimie, les micro-composants, le nucléaire et la défense. Nos matériaux sont essentiels pour permettre l’installation finale. Par ailleurs, les composites prennent tout leur sens dans le domaine de la mobilité en offrant performance et légèreté. Notre volonté est de répondre aux fortes attentes dans le marché de la mobilité collective. Plus récemment, nous nous sommes intéressés au photovoltaïque, à l’énergie éolienne et à l’hydraulique. Nous étudions des solutions d’avenir qui devraient se standardiser dans les 3 prochaines années.
Nos pièces composites sont aussi très utilisées dans le secteur du BTP pour leur excellente isolation thermique. Notre objectif est aussi de mixer des solutions pour bénéficier de propriétés mécaniques, d’un coût optimisé et d’un bilan environnemental vertueux.
À ce propos, l’Eurocode devrait faciliter la fabrication des composites. Il s’agit d’un code de calcul certifié au niveau Europe qui permettra de définir des solutions constructives recommandées avec des matériaux composites avec durée de vie escomptée. Les solutions seront éprouvées numériquement.
Pour exemple, nous avons utilisé cet Eurocode en cours de validation avec le CSTB, dans le cadre d’une fabrication de brisesoleil en composites verre/ carbone, en collaboration avec le bureau d’études MECA. Un projet alliant performance mécanique et légèreté qui sera développé le premier semestre 2023.
GDP est une entreprise d’engagement : pacte de l’ONU, charte de la diversité, accélérateur plasturgie, RSE, économie circulaire. Qu’en est-il ?
En 2011, notre entreprise a signé le pacte mondial de l’ONU axé sur 10 principes relatifs aux droits de l’homme, l’organisation du travail, le respect, la lutte contre la corruption, l’environnement... Ce pacte permet à GDP de défendre activement ces principes avec nos clients, nos fournisseurs et nos partenaires. D’autre part, en 2016, nous avons adhéré à la charte de la diversité qui selon nous, va bien au-delà de la diversité des cultures et promeut l’évolution des compétences internes.
Nous sommes certifiés Iso 9001 et depuis 2018, Iso 26000 RSE avec l’accompagnement d’Ecovadis. GDP fait partie des 4 % des sociétés le mieux notées pour leur démarche sociale et environnementale. Enfin, en septembre 2022, nous avons été certifiés Iso 50001 (démarche management énergie). La finalité étant de réduire la consommation énergétique et de supprimer notre consommation de gaz source pétrole à horizon 2025.
Fin 2021, GDP a signé un contrat d’énergie verte pour l’électricité pour une durée de 3 ans.
En 2019, nous avons participé à l’accélérateur plasturgie BPI, l’occasion d’analyser finement nos processus, d’arbitrer et de s’interroger sur notre objectif dans ce monde industriel : obtenir des résultats économiques mais relever aussi les enjeux sociétaux, de l’emploi et de la filière. Notre action doit être raisonnée et durable. Une analyse pertinente pour l’entreprise permettant d’optimiser l’organe de direction et d’adopter les meilleures pratiques. Ainsi, nous préparons notre usine du futur avec des machines numérisées dotées de capteurs dimensionnels, un plan quinquennal avec réductions d’énergie, le remplacement du gaz propane et la robotisation de certaines activités.
En 2020, nous avons intégré l’intéressement aux performances de l’entreprise, favorisant ainsi des échanges vertueux avec le CSE : partage des enjeux de performance de clients, formations, montée en compétence. Un levier exceptionnel pour favoriser la motivation collective et un moyen de pérenniser l’employabilité et le lien social. Des progrès sont au rendezvous dans notre PME en milieu rural et à la pointe de la technologie.
En termes d’économie circulaire, depuis 4 ans, nous nous employons à adopter les bonnes mesures : intégration de matières biosourcées, utilisation de pièces déclassées, surcyclage, réutilisation de pièces hors tolérances pour un usage différent. Les deux prochaines années seront vouées à un programme ambitieux : réaliser des pièces avec plus de 30 % de matières premières recyclées. Récupérer des matières composites dans certaines de nos activités sera notre priorité afin d’éviter l’enfouissement. Ainsi, dans quelques années, nous serons prêts à récupérer des pièces en fin de vie chez les clients.
Quelques mots sur le plan d’action du Pôle Composites de Polyvia dont vous êtes le président ?
La nécessité de créer une filière de recyclage n’est plus à démontrer. Polyvia, IPC et les entreprises engagées ont bien conscience de l’enjeu économique et s’attacheront à démontrer que le recyclage des composites est dans le champ des possibles. Pour les secteurs stratégiques comme le BTP, l’énergie, la mobilité, les composites offrent des avantages incontestables sur le plan thermique, mécanique et dans le domaine du recyclage. Les actions du pôle composites sont majoritairement liées à la RSE, l’économie circulaire dont le recyclage et la réutilisation. Nous communiquerons prochainement sur le sujet.