Pouvez-vous nous présenter l’activité et la technologie innovante de Skytech ?
Notre entreprise, située à Bonnières-sur-Seine dans les Yvelines, produit sous forme de granulés, des polymères régénérés premium (rABS, rPS*) issus de véhicules hors d’usage (VHU) et des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE).
Pour répondre aux exigences des industriels, Skytech a développé Triblast, un procédé technologique novateur qui permet de trier les plastiques contenus dans les déchets (ABS, PS, PP) basé sur la triboélectricité. Skytech est un des seuls acteurs du marché capable de trier et séparer les mélanges ternaires de même densité postconsommation avec un taux de pureté proche de 99%, avant granulation. Le processus, peu consommateur en électricité et réalisé sans solvant ni eau, permet la production de granulats recyclés avec une faible empreinte carbone. Triblast est le fruit de plus de 10 ans de travaux au sein de notre service R&D.
Skytech dispose d’une capacité de production lui permettant de répondre aux volumétries significatives des industries principalement de l’automobile, de l’électroménager, du bâtiment et de la construction, du luxe et du design, ainsi que des télécoms. Concrètement, Skytech permet de régénérer de nombreux déchets issus de pare-chocs, pièces d’intérieur d’une automobile, pièces d’appareils ménagers, pièces de plomberie, passés à minima par un premier cycle de consommation.
A l’issue de la phase de séparation, nous procédons à la granulation de la matière triée. Ce procédé n’est pas uniforme et répond au cahier des charges défini par nos clients respectifs. Ainsi, nous réalisons des « compounds » qui répondent à des exigences spécifiques propres à chaque industriel avec lequel nous travaillons (anti-UV, antioxydants, résistance aux chocs, ...). Ce qui est commun à l’ensemble de nos granules, c’est l’obtention d’un taux de pureté très élevé qui permet d’obtenir des caractéristiques voulues sur le plan technique, thermique, esthétique.
Bénéficiez-vous du soutien de l’Etat dans le cadre de vos démarches dédiées au recyclage ?
Nous avons en effet bénéficié d’une subvention de l’Ademe. Par ailleurs, dans le cadre du programme d’investissements du gouvernement et de la stratégie 3 R (Recyclabilité, recyclage et réincorporation de matières recyclées), notre entreprise, en tant que lauréate de France Relance, a reçu une subvention. Dans ce contexte, le 13 septembre 2021 dernier, nous avons eu le plaisir d’accueillir, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, dans nos locaux à Bonnières-sur-Seine.
Quelques mots sur les prochains projets de votre entreprise ?
Nous allons poursuivre nos efforts pour améliorer notre processus et allons déployer un nouveau brevet pour notre futur site du Val d'Hazey situé dans l’Eure. Notre volonté : optimiser la séparation des produits et produire un rABS toujours plus optimisé pour répondre aux exigences de performance de nos clients dans le monde.
L’aménagement de ce site est l’une de nos priorités à court-terme. Ce dernier a une taille de 42 000 m² et hébergeait auparavant l’ancienne usine de Draka Paricable. Il dispose d’un bâtiment de 19 000 m² qui devrait être opérationnel début 2022. Notre objectif est de tripler notre production : 15 000 tonnes en 2022 et 35 000 tonnes en 2023. Par ailleurs, nous envisageons le recrutement d’une cinquantaine de collaborateurs pour booster nos capacités de production. Ce projet, créateur d’emplois, va nous permettre de répondre aux besoins croissants de nos clients industriels, et viendra conforter notre ambition de devenir le leader européen dans le domaine de la production des plastiques ABS et PS recyclés.
En parallèle, nous avons pour enjeu de nous développer à l’international. Actuellement, nous recrutons un chef de projet de projet pour l’Italie, qui est un pays prometteur en termes de recyclage, doté d’un volume important de matières disponibles et très porteur sur le marché de l’électroménager. A plus long terme, dans les dix prochaines années, nous envisageons la création de 5 voire 6 nouveaux sites en Europe et aux USA. Jusqu’à présent, l’enfouissement était l’exutoire principal des déchets plastique outre-Atlantique ; c’est pourquoi les Américains souhaitent être accompagnés de manière pérenne et efficace dans ce domaine. Notre volonté est de répondre à leurs attentes.