Source : Observatoire de la Plasturgie et des Composites de l’Opco2i, 2020
Sur les six dernières années, le nombre de créations d’entreprises dans la plasturgie se site autour de 140, avec un rebond important en 2020. En effet, 130 entreprises de plasturgie avaient été créées en 2015 selon les données publiques de l’INSEE, puis 145 en 2017. 257 entreprises de plasturgie ont été créées l’année dernière.
Le nombre de défaillances d’entreprise demeure toutefois plus important, avec 3 à 4 défaillances pour une création en moyenne chaque année. Le nombre d’entreprises de la plasturgie a globalement diminué entre 2015 et 2018. Au-delà de la démographie des entreprises, la période a été marquée par des regroupements industriels et financiers. La plasturgie connaît un nombre important de rachats, notamment par des groupes internationaux, qui s’intéressent aux entreprises les plus performantes. Cette tendance risque de s’aggraver avec la crise sanitaire.
Le taux de marge brute d’exploitation de la filière s’établit à 6,3% en 2018. Les plasturgistes français ont également investi un peu plus de 14% de la valeur ajoutée de leur production en 2016. Face à une conjoncture difficile et incertaine, les plasturgistes ont tendance ces dernières années, lorsque cela est possible, à réduire leur taux d’endettement pour baisser le besoin en fonds de roulement et ainsi améliorer la structure des bilans. Il ne s’agit pas seulement de frilosité de la part des industriels, certains signes montrent que le marché des financements moyen terme fonctionne mal avec des phénomènes de rationnement du crédit.
2018 marquait également le début du recul des investissements de la plasturgie française. Le taux d’investissement est en effet passé de 16% en 2015 à 14% en 2018, selon le Panorama de la Plasturgie. Cette tendance est d’autant plus préoccupante que ses voisins européens ont tendance à investir de plus en plus, notamment dans leurs parcs machines. C’est par exemple le cas de l’Italie, avec un taux d’investissement de 14,3% en 2015 contre 17,7% en 2016.
La crise sanitaire a également participé à la remise en question de certains investissements. 39% des plasturgistes français ont ainsi déclaré avoir annulé leurs investissements dans l’événementiel en 2020, contre 38% qui les ont reportés 5. 25% des entreprises interrogées annonçaient également avoir reporté leurs investissements relatifs à la maintenance de leurs parcs machines, à la robotisation de leurs usines, à l’augmentation de leurs capacités de production ou à l’installation de nouvelles machines. 5% déclaraient les avoir tout simplement annulés. 72% des plasturgistes ont cependant indiqué vouloir maintenir leurs investissements de R&D malgré la crise, et 73% prévoient de continuer à investir dans l’intégration de matières plastiques recyclées.